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Management : 10 leçons du bonheur en entreprise

Signe des temps, les services généraux, jadis méprisés des états-majors, se nomment aujourd’hui directions de l’environnement de travail, et Gilbert Blaise, le président de leur association professionnelle, l’Arseg, est partie prenante pour « l’amélioration du bien-être au travail ». Bureaux, ateliers : tout doit être repensé pour attirer des talents, les rendre heureux et les laisser s’épanouir pour gagner. « Les lignes bougent », constate Jacques Lecomte, auteur des Entreprises humanistes (éditions Les Arènes). Un ouvrage bourré d’expériences empiriques et d’études scientifiques qui prouvent que le bonheur et la bienveillance sont les clés de la performance.

Pour Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe et théoricien de la libération des entreprises, « chaque être humain est digne de confiance et a des dons ; et chaque salarié préfère s’autodiriger que d’être dirigé ». Trop de contrôles et d’organigrammes, pas assez de confiance et de liberté accordées aux salariés : voilà des explications au fait que seules 1 % des sociétés survivent après quarante ans sans être rachetée ou faire faillite. Il est temps de dynamiter le management pour y insuffler du bonheur.

1 Le lâcher-prise tu apprendras

Avis aux patrons. Voici l’histoire d’Alexandre Gérard qui prend la tête de Chronoflex. L’entreprise de dépannage de flexible hydraulique est seule sur son secteur. En dix ans, elle passe de 1 à 300 salariés avec des « véhicules d’intervention » partout en France, et des antennes dans les DOM-TOM et en Europe, le tout constituant le groupe inov-On. La croissance est exponentielle jusqu’en 2008. « La crise nous balaie. Nous perdons 34 % de chiffre d’affaires, raconte le « coordinateur » de Chronoflex et inov-On. Il faut supprimer 60 postes, ce qui laisse un traumatisme très fort. » Plus jamais ça. Le déclic, il l’a en rencontrant Jean-François Zobrist et Isaac Getz (lire ci-dessous). Dans son mode de direction, Alexandre Gérard comprend qu’il a fait deux erreurs : gérer son entreprise « pour les 3 % qui polluent » et pour lesquels on met en place des tas de protocoles ; et prendre les décisions seul, se privant de l’intelligence collective.
Il sait que rien ne bougera si lui et son équipe dirigeante ne changent pas. Pour libérer l’entreprise, il veut établir un projet collectif autour de quatre valeurs : la performance par le bonheur, l’amour du client, une équipe respectueuse et responsable, et l’ouverture d’esprit. Avec l’aide d’un coach, il apprend le lâcher-prise, et réalise son rêve : faire le tour du monde pendant un an avec sa famille au moment même où l’entreprise est à un tournant.
Une preuve de confiance faite à ses collaborateurs, intéressés aux résultats, et qui va porter ses fruits : la marge est multipliée par quatre et le chiffre d’affaires prend 15 % ! Depuis, l’entreprise est organisée par cercles pilotés par des « capitaines » cooptés pour trois ans. Les 25 chefs se regroupent pour prendre ensemble les décisions. Alexandre Gérard, lui, ne passe qu’un tiers de son temps dans l’opérationnel.

2 L’entreprise tu libéreras

L’auteur de Liberté & Cie (Flammarion) et professeur à l’ESCP Europe part d’un constat simple : l’entreprise traditionnelle, fondée sur le contrôle, ignore les besoins de salariés en confiance et en réalisation de soi. Par conséquent, ceux-ci se désengagent, et les sociétés sous-performent. Que faire pour changer les choses ? « Il ne faut pas une révolution, mais une transformation radicale de cet environnement pour que les salariés éprouvent du plaisir au travail et donnent, car ils en ont envie, le meilleur d’eux-mêmes. » En clair, les laisser s’autodiriger pour que le cercle devienne vertueux. Fini, les organigrammes et les contrôles. Le « leader libérateur », dont dépend 90 % de la réussite de la transformation qui s’applique à tout type d’entreprise, doit accompagner les managers à devenir des leaders, qui, sans autorité hiérarchique, sont au service de leur équipe, qui agit librement pour réaliser la vision commune de l’entreprise (servir ses clients, être le référent dans son secteur…). Les fonctions support comme les RH devront également s’adapter.

3 Des salariés tu feras des entrepreneurs

Entrepreneur et homme politique – il fut maire de Parthenay et député des Deux-Sèvres -, Michel Hervé considère que la démocratie ne doit pas s’arrêter aux portes de l’entreprise. Pour lui, les salariés doivent être leur propre chef, et doivent être considérés comme des « intra-entrepreneurs » égaux entre eux. Le rôle du patron dans cette organisation ? « Prendre soin et faire grandir chacun pour en faire des entrepreneurs. Mon job est d’aider ceux qui demandent de l’aide, de faire de la subsidiarité. Quand je n’ai plus rien à faire, c’est gagné », explique Michel Hervé, dont le groupe – spécialiste du génie climatique et des solutions intelligentes pour le logement – réalise 485 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 2 800 salariés. Sa conviction ? « Un homme ne donne le meilleur de lui-même qu’à partir du moment où il prend conscience qu’on lui fait confiance. » Pilier du mouvement Entreprise et Progrès, Michel Hervé a cosigné avec Thibaud Brière Le Pouvoir au-delà du pouvoir. L’exigence de démocratie dans toute organisation (François Bourin Editeur).

4 La transparence tu instaureras

Le salaire du PDG de Thermador est connu de tous (270 000 euros en 2015). Jusque-là, rien d’étonnant : la société d’accessoires pour le chauffage et la sécurité sanitaire est cotée en Bourse depuis 1987. Mais Guillaume Robin a gardé l’esprit de son prédécesseur et fondateur du groupe, Guy Vincent, et fait publier, une fois par an lors d’une réunion générale, les salaires de… tout le monde.
« Cela évite de passer du temps à chercher combien gagne son collègue, sourit Guillaume Robin. Mais cette politique demande beaucoup de discipline aux managers au moment du recrutement. Ils doivent respecter une grande cohérence en ne promettant pas assez, ou trop. » Pour motiver les troupes, les salaires ont des parties variables significatives (20 % de la rémunération annuelle). « Cela permet de marquer les différences entre les filiales et les salariés », explique celui qui a pris les rênes du groupe il y a six ans. Plus globalement, chacune des onze filiales publie, tous les mois, son chiffre d’affaires, sa marge, ses frais et ses bénéfices. Autre spécificité : la DRH n’est pas centralisée, les ressources humaines étant gérées directement par les patrons des filiales.
Les actionnaires ne sont pas non plus considérés comme des grands méchants loups : dans une volonté de partage des bénéfices, sur 300 employés, 133 ont des parts en direct, et 95 % sont actionnaires indirects au travers d’un fonds. Tous savent combien vaut l’entreprise, puisqu’elle est cotée. Fin avril, c’était 355 millions d’euros. Près de 50 % de plus qu’il y a cinq ans.

5 La confiance tu partageras

Plus de pointeuses, plus de réunions – sauf s’il y a un problème, et elle doit toujours déboucher sur une solution, même temporaire et imparfaite -, plus de primes individuelles – mais des augmentations de salaires, de l’intéressement et de la participation -, pas de RH et une hiérarchie quasi inexistante. Il ne s’agit ni des techniques de management en vogue dans les startup de la Silicon Valley, ni du monde des Bisounours, mais de la façon de fonctionner, depuis les années 1980, de la fonderie Favi, nichée à Hallencourt, en Picardie. A l’origine de cette organisation, Jean-François Zobrist. Quand le métallurgiste prend les rênes de la société en 1983, il passe quatre mois à tourner dans l’usine. « Je n’ai vu que des conneries, plaisante ce « retraité » de 72 ans, qui anime désormais des conférences dans le monde entier. J’ai constaté que les ouvriers savaient régler et contrôler. J’ai supprimé les postes de contrôleurs. » La recette fonctionne.
L’entreprise est passée de 6 à 400 salariés, et réalise aujourd’hui près de 72 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Dans ce système décentralisé, chaque unité de fabrication, autonome, travaille pour un client ou une famille de produits », explique Dominique Verlant, qui a succédé en 2008 à Jean-François Zobrist avec la même philosophie. Chacune des douze miniusines est composée de 20 à 30 opérateurs de fabrication, d’un leader – qui a été coopté par ses collègues -, et d’un parrain qualité. Ils gèrent les horaires et les congés en fonction de la charge de travail, et les leaders s’occupent eux-mêmes des achats et des commandes. Seul le bureau d’études a survécu comme fonction support. « C’est le bon ouvrier qui fait la bonne usine », conclut Jean-François Zobrist.

6 Les salariés tu feras grandir

Responsable de rayon, directeur de magasin, merchandiseur et responsable de communication chez B’twin, responsable RH, directeur régional, et maintenant DRH France. Voici, dans les grandes lignes, les seize ans du parcours de Nicolas Cabaret à Decathlon. Ce fou de football n’a pas étudié la communication ou le droit du travail, mais est le parfait exemple de ce que souhaite l’enseigne de sport pour ses 20 000 collaborateurs répartis dans 280 magasins. Tous commencent en bas de l’échelle et évoluent parmi les 300 postes très variés que compte l’entreprise. « Chaque collaborateur se voit attribuer très tôt des responsabilités, même s’il n’est pas encore formé. C’est ce qui fait grandir. On apprend en faisant », explique Nicolas Cabaret. Decathlon détecte ses talents au cours d’entretiens de développement et de décision mensuels, réalisés avec les managers ; prône le droit à l’erreur ; et mise sur la formation, par le biais de moniteurs maison envoyés en magasins et de stages au siège pour les postes à responsabilités.

7 Le dialogue tu encourageras

Le dialogue est sans cesse encouragé à Salti. Pour la troisième année, par exemple, une « semaine du bien-être » permet à chacun de tisser des liens de façon ludique hors hiérarchie. De façon plus classique, les 370 salariés pratiquent aussi l’entretien individuel. Sauf qu’ils n’en passent pas un par an, mais quatre ou cinq. Il y a l’entretien annuel, pendant lequel on parle stratégie, objectifs, évolution, et dont le compte rendu est transféré aux ressources humaines. Les trois ou quatre autres, appelés « entretiens plaisir/déplaisir », sont beaucoup plus informels et très courts. « L’idée est de se poser cinq à dix minutes, pas forcément autour d’un bureau, avec son N+1, pour se dire ce qui va et ce qui pèche ou prend trop d’énergie », explique Barbara Thesse, responsable RH du groupe spécialisé dans la location de matériel pour les professionnels. Le collaborateur propose des solutions pour améliorer la situation. La discussion ne remonte pas aux RH. La société, qui compte 32 agences en France, a pu constater les effets de la mise en place de cette méthode de management. « C’est quelque chose qui fait la différence, assure Barbara Thesse. Dans nos valeurs et nos projets, nous voulons être le meilleur employeur de la profession. Ces discussions nous donnent des pistes d’amélioration. Dans notre secteur, nous avons tous la même offre de produits, on fait la différence avec des collaborateurs bien dans leur peau. » Pour plus d’efficacité, Salti utilise l’outil d’autoévaluation Backfeed, qui permet aux salariés de répondre à un questionnaire en cochant des nuages ou des soleils pour donner leur état d’esprit à leur supérieur avant l’entretien. L’outil, utilisé pour les entretiens annuels, est en train d’être développé pour les rendez-vous plaisir/déplaisir.

8 La hiérarchie tu supprimeras

Quand la patronne de Posson Packaging a reçu la Légion d’honneur, en guise de discours, elle énuméra les prénoms de la centaine de salariés de la PME de Sablé-sur- Sarthe, pour les remercier un à un. Un peu démago, la PDG ? A l’écouter, pas vraiment : « Il y a quelques mois, nous avons investi 3 millions d’euros dans une machine. Ce sont ses utilisateurs directs ont fait les voyages d’études, l’audit, et qui l’ont choisie. Ensuite, on a payé. » Le management chez Posson (25 millions d’euros de chiffre d’affaires) est horizontal et structuré autour d’un réseau social interne accessible à tout moment, via des écrans. Une démocratie participative permanente instaurée il y a une dizaine d’années, qui a entraîné la disparition de l’organigramme et le départ des cadres. « Il n’y a plus de demandes non formulées ou de rétention d’information. Le pouvoir ne s’exerce que par le partage des connaissances », explique Sylvie Casenave-Péré, pour qui la pire des choses en entreprise est l’isolement.

9 La survie tu dépasseras

« Vivre ou survivre », chantait Daniel Balavoine en 1982. Pour le consultant et ancien publicitaire Aubry Pierens, auteur de Un regard peut tout changer (Salvator), cette alternative doit être au centre de nos existences, y compris comme manager ou salarié. Le secret du bonheur en entreprise ? Etre ailleurs que dans la survie, qui a deux acceptions : vivre plus tard, ou perdre avant la mort l’usage des facultés de la vie. Cette affaire de survie ou de vie est primordiale : « Demain, au bureau, en comité de direction, vous en ressentirez la pertinence ; elle vous apparaîtra sous-jacente aux orientations stratégiques qu’on vous demandera d’approuver », explique Pierens, pour qui ce questionnement permet de regarder le monde avec d’autres yeux. « Jaillissement et surabondance » doivent remplacer « la gestion des pertes »

10 Les handicapés tu accueilleras

Alors que nombre de sociétés paient l’amende plutôt que d’avoir à employer des handicapés, l’industriel Armor a comme ambition de faire passer leur proportion dans le personnel du seuil légal de 6 % à 10 %. « La personne qui a un handicap libère les autres de la peur de demander de l’aide. Cela crée de la solidarité et génère un esprit d’entreprise très fort », explique le patron, Hubert de Boisredon, un HEC passé par Rhodia, qui contribua jadis au développement du microcrédit en Amérique latine. Pour ce qu’il considère comme une « innovation sociétale à mettre au cœur de l’entreprise », il a travaillé avec Philippe Pozzo di Borgo, le héros du film Intouchable, à l’établissement de programmes d’insertion. Des formations au langage des signes sont, par exemple, en cours pour accueillir de nombreux sourds-muets. Pour Boisredon, il est indispensable d’« accueillir la fragilité au sein de l’entreprise, tant la présence de handicapés est une chance, pas un problème ». Un point de vue auquel souscrivent les 277 salariés actionnaires qui contrôlent le groupe au côté de ce manager humaniste, qui a pris en 2004 les rênes du fabricant de cartouches d’encre en difficulté. Aujourd’hui, Armor est devenu une pépite de l’industrie française, et réalise 80 % de ses 224 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’international.

Auteurs : Chloé Dussapt et Pierre-Henri de Menthon

Repéré sur : www.challenges.fr

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Une journée d'échange avec Jean-François Zobrist sur notre vision commune de l'entreprise libérée

Philippe Zinser - Jean-François Zobrist

Philippe Zinser - Jean-François Zobrist

« L’Homme est bon! »
— Jean-François Zobrist

Voici la phrase qui synthétise le management par la confiance.

Je vous l'assure, il l'est aussi!

Jean-François est une personne généreuse qui aime partager et offrir ses conseils. Nous avons passé une journée ensemble à échanger et débattre sur ce qui nous motive dans notre quotidien et plus particulièrement sur le déploiement du concept de l'entreprise dite "libérée" comme s'amuse à les appeler Isaac GETZ.

C'est toujours fascinant de rencontrer une personne qui partage la même vision que vous.

« “Laissons les employés travailler en paix et offrons leur toute la place dont ils ont besoin pour s’épanouir!” »

Jean-François est très tolérant ou presque!

Il ne mâche pas ses mots et c'est surement un autre point qui nous rapproche dans nos manières de fonctionner.

« Nous n’intervenons pas dans les organisations pour être aimés, mais pour faire du bien! »

Bon, on s'accorde aussi à dire que faire du bien dans l'entreprise, fait que nos interlocuteurs nous aiment. Mais il ne s'agit que de la conséquence (résultat) et non de l'objectif.

Il faut repenser nos modes de gestion, pour passer d'un mode de gestion contrôlant à un mode de gestion collaboratif, créatif ou chaque employé peut innover sans contrainte, n'y peur.

« Pas d’innovation sans risque! »

Lors de notre rencontre, nous nous sommes mis d'accord sur le fait de "laisser des chances au hasard" pour faire naître l'innovation. 

Car si vous cherchez absolument quelque chose (idées, solutions ou autres), vous risquez simplement de trouver ce que vous cherchiez! Mais si vous ne cherchez pas, mais que vous êtes suffisamment opportuniste (ouvert à...), vous allez découvrir une multitude de possibilités.

Imaginez que tous les collaborateurs de l'entreprise soient ainsi! Vous allez faire éclore le plus grand service recherches et développement de votre industrie. Que de découvertes pour l'entreprise (amélioration continue, création, opportunités, etc), sans parler du bien-être des employés, de leur engagement et de leur motivation.

Ce qui caractérise le mieux, Jean-François : Conviction, franc-parlé, bienveillance, simplicité à expliquer des choses que d'autres aiment complexifier et qui au final ne sont pas comprises! C'est aussi et avant tout un humaniste.

Comme vous pourrez le constater dans les deux vidéos enregistrées en toute simplicité avec mon cellulaire lors de notre rencontre.

Jean-François Zobrist - Philippe Zinser échange sur la "libérisation" des entreprises.

Il nous partage sa métaphore pour aller sur le chemin de l'entreprise libérée par le passage du gué selon la théorie de Kawakita. 

Nous voilà donc en route vers la "libérisation"(oui, je viens d'inventer un nouveau mot, tout comme "l'Uberisation", mais je trouve celui très parlant et pourquoi ne pas inventer de nouveaux mots lors de nouvelles façons d'agir?) 

« Arrêtez de réfléchir, agissez, puis ajustez selon les résultats! »

Nous pronons tous les deux "la métaction" de Jean-Christian Fauvet en entreprise. C'est l'action qui doit entraîner la réflexion et non pas l'anaction*.

L'anaction n’est pas l’inaction, qui elle est le contraire de l’action, ce qui sous entend que le système sait ce qu’est l’action. Dans le cas de l’anaction, le système ignore même la notion d'action et comment voulez vous faire quelque chose dont on ignore jusqu'à présent son existence! Voir la fiche de Favi.

Il nous rappelle aussi que ce mode de gestion est sensible au changement du "porteur de ballon (visionnaire)", car si les employés apprécient ce mode de collaboration, certains gestionnaires n'attendent qu'un doute, une erreur, ou un besoin de pouvoir revenir à une organisation plus traditionnelle.

« Le management, c’est la science des Hommes, par les Hommes, pour les Hommes! »

Jean-François aime rappeler aussi, que l'on gagne plus à faire plus qu'à dépenser moins, alors qu'une grande majorité des organisations (structure) parlent de dépenser moins. Pourtant faire plus rend plus heureux, et tenter de faire moins rend malheureux.

« Nous sommes toujours plus fiers, lorsque nous nous dépassons! Alors que réduire notre cadence ne nous apporte rien! »

Jean-François Zobrist - Philippe Zinser

Le privilège d'échanger avec un homme bon, bienveillant et avant-gardiste ou peut-être tout simplement humain.

N'oublions pas que les abus potentiels liés à l'absence de contrôle ne coûtent rien en regard du coût du contrôle!

Nous savons que la motivation est intrinsèque, mais la démotivation est à 75% extrinsèque!

Soyez vigilant dans les messages que vous envoyer ou qu'envoie la structure (verbaux, ou non...), car cela peut "tuer" votre productivité. 

« Montrer l’exemple ne se délègue pas!” »

Je termine cette "tranche de vie" sur les 4B :

  • Bonne foi

  • Bon sens

  • Bonne volonté

  • Bonne humeur

Pour atteindre plus de Bonheur.

Encore merci, Jean-François, pour ton temps.

Jean-François Zobrist (Petit patron naïf et paresseux) & Philippe Zinser (Happy-Culteur RH*) 

Jean-François Zobrist (Petit patron naïf et paresseux) & Philippe Zinser (Happy-Culteur RH*) 

Pourquoi le management fonctionne-t-il mieux avec certains leaders?

Vous connaissez surement la pyramide de Maslow, qui nous explique nos différents besoins:

  • Physiologiques : Nos besoins primaires, comme respirer, boire, manger, dormir, etc.

  • Sécurité : le besoin de se sentir en sécurité physique, morale et matérielle;

  • Amour et appartenance : le besoin grégaire d’appartenance à un groupe, d’intégration et d’affection;

  • Estime de soi : le besoin de reconnaissance de ses qualités par les autres;

  • Accomplissement : le besoin de se réaliser, de faire preuve de créativité.

Pour information, il s’avère qu’elle n’a jamais été scientifiquement prouvée! Mais elle reste, malgré tout, très logique.

« Saviez-vous que nous avons trois cerveaux dans notre corps? »

Oui, vous avez bien lu, trois cerveaux distincts dans notre corps qu’il faut nourrir selon leurs besoins spécifiques!

Premièrement, nous savons tous que nous avons un cerveau dans notre tête qui contient 100 milliards de neurones qui se partagent entre le cortex, le limbique et le reptilien.

Deuxièmement, notre ventre dit cerveau viscéral qui contient 200 millions de neurones, plus que dans le cerveau d’un chien. Il contrôle le système digestif. Vous vous êtes peut-être déjà dis que vous aviez pris cette décision avec vos tripes! Et bien maintenant vous en avez l’explication.

Enfin, le dernier cerveau de notre corps se trouve dans notre cœur, qui contient 40.000 neurones. Son rôle est de gérer le rythme cardiaque et donc le fonctionnement du cœur. Vous savez maintenant, pourquoi on dit qu’on a pris une décision sur un coup de cœur ???

Alors, tout s’explique mieux!

« Mais comment travailler de concert avec ces trois cerveaux et lequel utiliser dans vos décisions? »

Pour bien comprendre, il faut faire une différence entre les besoins physiologiques et les besoins fondamentaux, pour arriver au bien-être!

« Nos 3 besoins pour se sentir bien sont : »

L'autonomie : être capable de s’autodéterminer et d’être responsable!

La compétence : besoin de se sentir efficace et être capable d'effectuer des tâches de niveaux de difficultés différents.

L'appartenance sociale : besoin de se sentir connecté et supporté par d'autres personnes, besoin de se sentir aimé!

Ces trois besoins, ont été clairement analysés par les psychologues américains Edward Deci et Richard Ryan dans les années 1970 et s’ils sont comblés vous êtes heureux (sentiment de bien-être) mais aussi motivé intrinsèquement et donc performant!

D’ailleurs dans les années 2000, des réflexions ou croyances appelées « tendances inhérentes à la croissance » ont fait l’objet de plusieurs recherches sur le fait que la nature humaine (NOUS) présente des caractéristiques positives persistantes, comme l’engagement, les efforts, le dépassement de soi, etc…

Donc pour avoir des collaborateurs épanouis dans leur travail, il faut agir sur leurs trois cerveaux! Et leur offrir les ingrédients suivants : Les aimer, les nourrir et les faire évoluer, pour combler tous leurs besoins!

« La tête »

Ayez confiance en vos collaborateurs en leur offrant toute l'autonomie dont ils ont besoin!

« L’intestin « cerveau entérique » »

Nourrissez-lès, en développant leurs compétences pour le bien-être de tous!

En Asie, le ventre est considéré comme le centre stratégique de l’énergie et de la santé.

« Le cœur  »

Aimez-les sincèrement, et donnez-leur le goût d’être fier de collaborer avec vous pour offrir le meilleur à vos clients!

Eh bien maintenant vous savez pourquoi, vous utilisez ces expressions :

« « J’ai pris cette décision sur un coup de tête! »

« J’ai pris cette décision avec mon cœur! »

« J’ai pris cette décision avec mes tripes! » »

Vos cerveaux qui vous parlent, écoutez-lès!

Pour obtenir le meilleur, c’est d’aligné le tout « être en phase »!

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article et n’hésitez à la partager et à le commenter s’il a du sens pour vous.

Sabine Pouillion - Happy-Cultrice RH*Philippe Zinser - Happy-Culteur RH*

*Rester Heureux!

« Faut qu’ça cesse! » N°4

La série de onze articles « Faut qu’ça cesse! » vous surprendra sûrement par son contenu et son style d’écriture, mais elle vous permettra surtout d’avoir du recul sur nos pratiques de gestion RH un peu « vieillottes » et parfois risibles, mais malheureusement tirées de faits bien réels. Serions-nous devenus fous?

L’injustice se cacherait-elle dans la gestion égalitaire des ressources humaines?

De nos jours, il est très fréquent que des employés occupant un même poste et ayant la même ancienneté reçoivent la même rémunération; nous appelons cela une grille salariale ou une gestion par égalité.

Vous pensez peut-être que c’est normal, d’ailleurs la loi sur l’équité salariale préconise fortement son application.

Mais cela est-il juste et intéressant pour tout le monde?

Constat : ce n’est pas vrai que tous les employés exerçant les mêmes fonctions partagent le même engagement, la même créativité, la même productivité et donc, la même rentabilité!

Alors, que se passe-t-il, si tout le monde touche le même salaire?

Les plus forts demanderont une augmentation qui leur sera surement refusée sous le prétexte de l’application de la grille salariale. Il devient donc facile de refuser en se cachant derrière cette « fameuse grille » qui, parfois, est comme le Yéti (tout le monde en parle, mais très peu l’ont vu, voire personne!).

Morale : les meilleurs vont soit partir, soit réduire la « voilure » de leur engagement, car pourquoi travailler plus que d’autres pour le même salaire.

Ainsi, nous allons tirer l’engagement collectif vers le bas.

Une fois de plus, les deux parties sont les grandes perdantes de ce type de gestion « égalitaire » et non équitable.

Je vous laisse aussi lire l’article "Les salariés tolèrent de moins en moins l'injustice" de Jean-Marie Peretti,  professeur à l'Essec et à l'IAE de Corse.

Que pensez-vous de cette image, elle me semble assez clair, non !

Au plaisir de lire vos commentaires.

Revoir les derniers articles :

L’attraction des candidats « trop formés».

L’intégration d’une nouvelle ressource.

L’engagement de ses employés.

Les prochains articles porteront sur l’égalité, l’autonomie, la confiance, l’évaluation, la promotion, le changement (le vrai), les références professionnelles et la séparation professionnelle.

Philippe Zinser

Agitateur d'idées

Nous pouvons être fiers!

Taux de chômage de 4 % dans notre belle région de la Capitale-Nationale en avril! Plus de 5000 offres d’emploi sur le site d’Emploi-Québec! Que de bonnes nouvelles! (source Le soleil du 15 mai 2016)

Patrimoine RH - La réussite est portée par nos collaborateurs

Mais n’oublions pas que tout mur au soleil a un côté à l’ombre :

  • Les candidats sont de plus en plus rares;

  • Les meilleurs collaborateurs sont de plus en plus sollicités par vos compétiteurs;

  • Les opportunités sont nombreuses (marché de candidats);

  • 9 salariés sur 10 se disent ouverts à de nouvelles opportunités (en recherche active ou passive) selon l’enquête : Bonheur, plaisir et engagement au travail.

L’entreprise d’aujourd’hui, si elle veut être encore présente demain, doit être proactive et stratégique dans l’attraction de ses futurs collaborateurs, mais aussi dans leur intégration, leur évaluation, leur mobilisation… Et pour cela, elle doit absolument adopter de réelles pratiques de rétention et de fidélisation!

Il est temps d’instaurer le plaisir au travail!

Philippe Zinser

Patrimoine-Rh

« Faut qu’ça cesse! » N°3

Faut qu'ça cesse - L'engagement des employés.

La série de onze articles « Faut qu’ça cesse! » vous surprendra sûrement par son contenu et son style d’écriture, mais elle vous permettra surtout d’avoir du recul sur nos pratiques de gestion RH un peu « vieillottes » et parfois risibles, mais malheureusement tirées de faits bien réels. Serions-nous devenus fous?

L’engagement de ses employés

Aucun employé ni gestionnaire ne se lève le matin en se disant « J’espère que je vais avoir une mauvaise journée! », alors pourquoi certains perdent-ils leur engagement en chemin?

Tout comme la motivation, je suis convaincu que l’engagement d’une personne par rapport à une autre vient d’elle-même, c’est intrinsèque. Cela étant dit, certaines actions dans l’environnement du collaborateur peuvent, au fil du temps, venir baisser l’intensité de la flamme, voire l’éteindre complètement.

Voici quelques exemples d’actes portant grandement atteinte à l’engagement des collaborateurs dans leur quotidien. Pour les personnes qui me connaissent bien, il n’y aura pas de surprise. Pour les autres, je n’ai pas de discours mielleux pour plaire ni de propos déplacés pour déplaire, mais si l’on veut améliorer la qualité au sein d’une organisation, il faut être capable de se dire les vraies choses!

Le premier frein à l’engagement et le plus important « je sens que je ne vais pas me faire que des amis aujourd’hui » sont certains gestionnaires. Je sais que l’art est difficile et que la critique est facile, mais un dicton très répandu sur les réseaux sociaux dit : « Les employés ne quittent pas les entreprises, ils quittent leurs gestionnaires ».

Je vous le confirme, une très grande majorité des personnes que j’ai rencontrées dans ma carrière, ont quitté des entreprises qu’elles aimaient vraiment (services, produits, etc.), mais elles étouffaient sous la pression de gestionnaires voulant garder le pouvoir. Le pire de tout c’est qu’il s’agit souvent des meilleurs collaborateurs, ceux qui ont le souhait d’améliorer l’entreprise, ceux qui sont fiers d’y travailler et dont les idées fusent et la créativité est débordante, en d’autres termes, des employés engagés qui donnent du sens à leur travail.

Les motifs les plus fréquents :

· Aucune reconnaissance (parfois, un simple « merci » sincère fait toute la différence);

· Un compliment accompagné des mots « … mais tu peux faire encore mieux… », « Ton collègue en a fait plus » ou « Il reste encore beaucoup de chemin… »;

·  Peu ou pas de formation offerte;

· Une rémunération figée, car « tout le monde à ce poste reçoit la même rémunération; nous sommes égalitaires »;

· Demander de la flexibilité à ses employés, alors qu’on n’est pas prêt à en donner;

· Un mauvais partage des tâches;

· Le non-respect de ses engagements;

· Peu de défis proposés;

· Le manque de confiance;

· Ne pas gérer la mauvaise ambiance interne (politique de l’autruche);

· Ne pas rendre à César ce qui lui appartient.

Quelles sont les solutions à ce mode de management?

« Ce qui ne se mesure pas ne s’améliore pas », il est donc important d’avoir des indicateurs quant à la rétention et à la fidélisation du personnel. C’est pourquoi tous les employés qui quittent une organisation doivent au minimum être rencontrés et si possible, par une personne autre que le gestionnaire (sans lui, bien sûr). Ce gestionnaire doit être très ouvert (à l’écoute de l’employé et sans jugement), car si nous lui montrons une réelle bienveillance malgré le fait qu’il quitte l’entreprise, il nous apprendra sûrement des choses qui feront grandir l’entreprise pour l’avenir.

Dernier point : une grande majorité des gestionnaires qui agissent de la sorte sont très souvent d’excellents professionnels qui ont gravi les échelons de l’entreprise, les uns après les autres, au fil des ans, mais qui n’ont pas reçu de formation ou d’accompagnement en gestion des relations humaines, il faudrait y penser!

Si vous souhaitez en apprendre davantage, consultez le rapport sur Le bonheur, plaisir et engagement au travail, plus particulièrement la page 36, ou encore cet article, qui est une traduction de l’étude Gallup sur l’engagement des salariés réalisée en 2011-2012.

Au plaisir de lire vos commentaires.

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Petite vidéo pour le plaisir de rire (voir les chefaillons).

Philippe Zinser

Agitateur d'idées